Wednesday, November 27, 2013

Tranquillement

Deux ans, c'est court.
Deux ans, c'est court quand on a 30 ans
Deux ans, c'est long.
Deux ans, c'est long quand on pense a l'absent

Le temps est un menteur, qui fait palir les coeurs, qui fait tomber les pleurs

Deux ans, c'est court.
Pour tourner la page qui nous a fait rever
Deux ans, c'est long.
La neige par deux fois sur la tombe s'est pausee

Le temps regenerateur, instruit la vie, oublie les peurs

J'ai envie d'un enfant.
Tranquillement.

Wednesday, March 21, 2012

L'accouchement

Le jeudi après midi, les infirmières me mettait près du cervix un comprimé toutes les six heures pour l'ouvrir. J'avais pour consigne de rester allonger le plus possible pour être sur que le produit reste à côté du cervix. La neige a continué de tomber, toute l'après midi. Nous avons regardé HGTV (Home and Garden TV) toute l'après midi, et aussi toute la journée du lendemain. Je sentais des petites contractions de temps en temps de très faible intensité. J'ai détestée c'est quelques moment ou le bébé était dans mon ventre, mort.

A 24 semaine mon corps n'était vraiment pas près à laisser partir le bébé. Mon cervix ne s'ouvrait pas d'un iota. Le vendredi après midi, comme le travail n'avancait pas beaucoup le docteur a décidé d'augmenter les doses, un comprimé toute les quatre heure. Je ne racontes pas l'effet du médicaments : fièvre, diahrée monstrueuse. Je me sentais de plus en plus faible, vu que je ne pouvais ni manger, ni boire depuis le matin... Le docteur m'a dit que si ca n'évoluait pas d'ici le soir, ils devrait intervenir.

Comme je faisais de la fièvre et qu'il était impossible de dire si la fièvre était du à une infection dans l'uterus ou au médicament, ils ont commencé à ajouter des antibiotiques (deux différents) par l'intra veineuse. En fin de soirée les contractions se sont faits plus douloureuses. On m'a proposé une péridurale que j'ai refusé. La nuit est tombée, les contractions était enfin efficaces et très douloureuse. J'ai demandé à mon homme de se taire, d'éteindre la télé et la lumière et pendant trois heure j'ai douillée. Mon cervix était à six centimètre l'infirmière à insisté pour que je prenne de la morphine, du coup j'ai accepté donc pour essayer elle m'a injecté une micro dose pour voir ma réaction (dose que l'on donne au nourisson) : grave erreur. Au moins je le saurais pour le futur, non seulement ca n'a pas soulager la douleur, mais ca me faisait tourner la tête ce qui fait qu'entre chaque contraction je me retrouvais à quatre patte avec des nausées, c'était horrible.

Finalement j'ai senti le besoin de pousser, En deux coup le bébé est sorti. C'était une fille, nous l'avons appelé Nina Jackie, comme nous avions choisi.

L'infirmière l'a prise pour aller la nettoyer pour que nous puissions la voir. Pendant ce temps on me mettait un autre produit dans L'iv pour que les contractions continuent dans l'espoir de que mon placenta se détache. Ils ont amené Nina dans un des petits lits de bébé transparent. Elle était enveloppé dans une petite couverture rose avec un petit bonnet tricoté rose. Tout ce que je pensais c'était : Pourquoi un bonnet ? Elle n'a certainement pas froid, elle est morte. Je trouvais ca absurde, c'est comme si on voulait nous faire croire qu'elle est vivante. Mon homme qui au départ, ne voulait ni la voir, ni la prendre, s'est décidé à rester, il l'a regardé et embrassée.

Elle était magnifique, ca aurait été un très beau bébé. Tout y était déjà : les petits ongles, des petits sourcils, son nez (qui ressemble à celui de mon homme déjà), ca petite langue sortie. Je pense qu'elle aurait ressemblée à notre ainée. Il ne lui manquait rien, sauf un demi coeur. Malgrès tout j'avais vraiment conscience que ca n'était qu'une "enveloppe". Nina était partie lors de l'injection, nous l'avions senti partir à ce moment là. La c'était plus de la curiosité. Mon homme est rentré se coucher à l'hotel je suis restée avec Nina, je l'ai "inspecté", sentie. Comme une maman animal devant le corps de son petit décédé. J'avais l'impression de faire partie de la nature d'avoir besoin de la sentir de vérifier qu'elle était bien morte. J'était épuisé à ce moment là. J'ai repausé le corps de Nina dans le petit lit, on aurait dit un jouet comme elle était toute dure. Je me suis un peut assoupi. Quand je me suis réveiller elle n'était plus là.

Le placenta ne voulait pas sortir, on allait devoir m'anesthésier pour aller le chercher. Moi qui voulait éviter l'épidurale et le "curetage" à tout pris je leur demande si il n'y a pas une autre solution. Le docteur est allé le chercher à la main...en plusieur fois. Enfin c'était fini, j'étais épuisée, endolorie, je me suis levée et là je me suis mis à saigner, me suis vidée de sang puis me suis évanouie... Heureusement mon homme n'était pas là pour voir ca. Les docteurs m'on remis sur mon lit et on commencé à m'injecté de l'eau sucrée et un autre médicament. J'ai pu enfin dormir, il était trois heures du matin. On m'a ramené Nina pour que je puisse la voir une dernière fois.

Je me suis réveiller le matin au son d'un "Alors petit bébé de Noel ? Les chanceux ca c'est un beau cadeau !" de la travailleuse sociale qui apparemment n'avait pas été prévenu de notre cas. Nous n'avons rien dit. Nous avions très envie de rentrer chez nous, pour nous reposer. Entre temps ma mère était arrivée de France pour garder mon ainée. Malheureusement j'avais encore un peu de fièvre donc les médecins n'ont accepté de nous voir partir que le samedi soir. C'est aussi ce samedi que nous avont signé les papiers pour son incinération. On m'a dit que c'est la procédure généralement, et qu'apparemment les cendres sont versées à une heure de l'hopital dans un coin de nature très beau au milieu de nulle part ou il y a un mémorial. J'irai un jour, peut être pour l'anniversaire de sa mort.

Le personnel de l'hopital a été vraiment adorable, et au vu des circonstances très très professionnel. Il ont rendu ce moment difficile aussi vivable et humain que possible.

Friday, March 16, 2012

Mon tout petit imaginaire

Dans le bruit du vent
J'entends des pleurs d'enfant
Console toi petite Nina,
Maman est là, pour toi.

Mes bras sont lourds de te porter,
Dans mon coeur, dans mes pensées
La fatigue se fait sentir,
Mon ange, tu m'empêches de dormir

Quand tu me laisses quelques repos,
Je feuillette nos photos
et souris en te voyant:
Je suis pour toujours ta maman

Si le monde t'a oublié
Je murmure ton prénom en secret
Nina Jacky, Nina Jacky, ma fantaisie
Je te fais vivre à l'infini

Le douloureux amour d'une mère
pour mon petit imaginaire

Thursday, March 15, 2012

l'hopital

A l'hopital
A l'hopital je suis dans le service maternité. On m'a donné la plus grande chambre et je comprends que la procédures prendra surement un certain temps.
Je me souviens juste que les sons étaient ouatés, on entendait de temps en temps un bébé pleurer. Il y avait un grand calme dans la chambre, entre nous un grand silence, de temps en temps on se serrait la main et on se regardait douloureusement. On carresse mon ventre et j'essaye d'envoyer au bébé de l'amour. A chaque petit coup je me pause la question de savoir si le bébé sait ce qui va lui arriver. C'est comme un dialogue silencieux entre moi et mon enfant.
On nous annonce que le docteur viendra à une heure. On attend, la neige se met à tomber et je pense que ma fille est née en avril avec la dernière neige de la saison et ce bébé va mourir en décembre avec la première neige de la saison.
Finalement l'équipe médicale arrive. Que des femmes, assez jeunes pour la plupart. Il y a le chef de service, une obstétricienne, l'interne qui a pris soin de nous et deux infirmières. Je leur propose de faire l'injection moi même. Cela peut paraitre étrange mais j'ai des scrupules de demander à quelqu'un de faire un tel acte sur mon enfant. C'est une manière pour moi d'assumer ma décision et de vouloir en prendre la responsabilité. L'obstétricienne refuse et me dit que l'intervention est loin d'être anodine. Je crois qu'elle était surprise de ma demande.
Elle commence par une écographie. Je sens le bébé qui bouge beaucoup. Ensuite elles désinfectent mon ventre et enfonce une aiguille, elle cherche le cordon ombillicale pour prendre un échantillon de sang afin d'avoir le cariotype du bébé et voir si la malformation est d'origine génétique. Le temps s'étire. Je ne pleure pas et essaie d'envoyer de l'amour liquide à mon bébé. Je souhaite qu'il comprenne et qu'il me pardonne, même si je sais déjà que c'est moi qui ne me pardonnerais jamais. Un très grand calme, un très grand silence et de temps en temps la femme derrière l'écran guide la femme qui tient l'aiguille.
Ironie du sort celle-ci est enceinte, je dirais de sept mois, et je me demande qui elle est. Elle a surement une grande force pour être capable de donner la mort et de porter la vie en même temps.
Changement d'aiguille. Il y a une chance pour que, à ce stade de la grossesse, le bébé naisse vivant. Nous avons décider d'une injection léthale avant l'accouchement pour éviter des souffrances inutiles au fetus. C'est donc la deuxième aiguille qui contient le produit. Il y a dans la chambre une tension palpable. Je me sers de toutes mes forces pour ne pas craquer, rester calme et envoyer de la bonne énergie et de l'amour au bébé. Toujours ce dialogue silencieux entre nous, je t'explique. De nouveau le médecin a du mal a trouver le bon endroit ou piquer. Et enfin, il se passe un phénomène étrange : j'aime à penser que c'est l'âme de mon bébé qui part, c'est comme si une raie de lumière avait balayer la salle du sol au plafond, une espèce d'energie que nous avons tous senti en même temps. Je suis quelqu'un de très très rationnelle, pas du tout religieuse mais au moment de la mort du bébé il s'est passé quelque chose d'inexplicable... sans mot, on a tous su que que le bébé mourrait. Peut être, la tension de chacun qui se relache je ne sais pas. Le docteur nous dit "c'est finit". Et là je craque complètement des sanglots dans tout mon corps, toute la douleur et l'injustice, la rage de ce qui nous arrive, c'est comme mille aiguille enfoncées dans mon coeur, dans mon ventre, j'ai du mal à respirer. Heureusement tu es là, toi, l'homme de ma vie, le père de mes enfants autrement je crois que je serais parti avec le bébé.
Une infirmière pleure aussi pendant que l'équipe remballe tout. Merci pour ces quelques larmes madame, car malgrès la gentillesse de l'équipe il est difficile de penser que peut être pour ces médecins nous ne sommes que la routine, ces larmes m'ont fait réaliser que, non, les docteurs ne sont pas des machines inhumaines et que dans une certaine mesure ils partagent la détresse de leurs patients. Et que, non, nous ne sommes pas la routine. Ca réconforte un peu, on se sent moins seule dans la douleur.
"C'est finit". Non docteur, ca n'est pas finit. Ca n'est que le début d'une longue, très longue période de deuil.

Tuesday, February 28, 2012

La mère

La mère assassin

La mère assassin

De ses draps blancs elle s'est levée
Calme, repausée, decidée
Son gros ventre elle a caressée
Une derniere fois.

L'aiguille de mort s'est enfoncée
Ton demi-coeur s'est arrêté
Notre unisson était brisé
Je veux partir avec toi

Dans des draps rouges elle s'est couché
le petit corp elle a embrassé
les larmes n'ont pas coulées
Le silence de glas

La vague de l'amour est restée vain
se brisant sur le mur du destin
de la mère du vide, la mère de rien
de la mère asssassin

Monday, February 27, 2012

Le pire jour de ma vie

Donc nous avions décider d'arrêter la grossesse. Nous avions rendez-vous à l'hopital le lendemain à une heure pour discuter de notre décision avec le docteur. Incapable de rester sans rien faire chez moi, je décide d'aller au travail le matin pour expliquer la situation à mon boss et passer les dossiers urgents à mes collégues. Cette matinée est passée très vite. Je n'ai pas versé une larme, même quand le bébé bougeait. Peut être était-ce le choc, peut être l'épuisement, j'étais comme anhestésiée des sentiments.

Je suis donc rentrée, mon homme m'attendait à la maison. C'est à ce moment là que le téléphone a sonné, l'infirmière nous informe que la réunion est décallée au lendemain. Mon mari - qui perd un peu patience vu la dureté et l'urgence de la situation - lui signale que nous avons pris la décision de faire une IMG et lui demande qu'elle est la prochaine étape.

C'est ici qu'il faut que j'explique que je vis aux Etats Unis dans l'état de New York et la législation américaine autorise les avortements jusqu'à 24 semaines. J'étais à 22 semaines et 3 jours donc encore dans les temps mais il ne fallait pas trainer. J'avais choisi pour cette grossesse un hôpital "catholique" car il est sur ma ligne de métro pour aller au boulot ce qui rendait le suivi de la grossesse plus facile... oui mais hôpital catholique veut dire contre les interruption médical de grossesse. L'infirmière nous a balancé un dédaigneux "Nous faisons pas ce genre de pratiques ici Môsieur. Je ne peux pas vous aider" et bam prend ça dans la figure !

Je ne peux expliquer le désespoir qui m'a saisi à ce moment là. Non seulement nous prenions la décision la plus terrible de notre vie mais il faut encore faire les démarches pour la mettre en oeuvre par nous même. Initule de dire que mon homme était furax, il a commencé a démarcher les hôpitaux de la ville "bonjour on voudrait tuer notre bébé vous avez une place pour nous dans les deux jours qui viennent". Je caricature à peine... nous vivions un véritable cauchemar. Je devenais littéralement folle entre pleurs de rage à chaque refus, désespoir, je hurlais de douleur à l'intérieur à chaque fois que le bébé donnait des coups. J'étais pris d'une rage : je voulais ce bébé hors de moi, maintenant, là tout de suite. Car le pire c'est que nous nous faisions refourguer par tous les hopitaux de la région. En effet à 22 semaines tous refusent de pratiquer l'IMG. A 19 heures du soir après avoir démarché X hopitaux nous avions deux options : aller sur NY city pour un curetage, mais il fallait y être le lendemain matin ce qui voulait dire que nous devions voyager toute la nuit, ou mes parents me proposait de prendre l'avion et me faire suivre en France (et là il n'y a pas de délais pour les IMG). Pour moi il était hors de question d'avoir un curetage. Je voulais connaitre le sexe du bébé, le tenir dans mes bras, "accoucher"... Et je ne me sentais pas la force d'aller en France et ne m'imaginait pas sans mon homme à côté de moi... j'ai cru mourir de désespoir.

C'est quand nous étions dans cette impasse que mon mari a rappeler un hôpital a une heure de chez nous pour leur réexpliquer notre situation que nous avons parlé à docteur B. qui a accepté de déclencher l'accouchement... exactement ce que je voulais. Par contre il fallait être là le lendemain matin car j'étais tout juste dans les délais. Je ne pensais pas un jour dire cela : mais j'ai été soulagé d'avoir trouvé quelqu'un qui veule bien tuer mon bébé. Nous avons fait faxer les écographie, avons préparer nos bagages rapidement et louer une bonne chambre d'hôtel pour cette nuit là dans la ville de cet hôpital.

Maintenant voici ce que je dis à la religion catholique : Le manque d'humanité dans cette hôpital est pour moi la pire chose qui soit arrivée de toute ma vie. Au lieu d'apporter le support et de nous guider dans cette épreuve ont nous a renvoyé un mur de dédain. Car enfin je comprends que l'on ai des convictions mais ca n'empêche pas d'avoir de l'empathie pour ce que vivent les autres. Après tout nous voulions de cet enfant très fort.

Cet hôpital refuse de donner la mort à un fetus sous prétexte que seul Dieu décide de la mort d'une personne par contre n'a aucun problème à décider de la vie, car après tout déclencher un accouchement n'est ce pas "jouer à être Dieu". Faire vivre des nourissons dans la douleur n'est ce pas n'être pas charitable ? Finalement en obligeant les mères à faire des échographies et en découvrant les pathologies des nourissons on place les parents dans une situation de choix. Si il n'y avait pas d'échographie, j'aurais passé ma grossesse des manière joyeuse et le bébé serait mort à la naissance naturellement. Mais on me donne l'information que le bébé va mourir des mois avant l'accouchement et les catholiques décident que je devrais souffrir pendant des mois en sachant que j'ai un bébé dans mon ventre qui ne vivra pas hors de mon ventre et qui souffrira à la naissance quoi que l'on décide. Tant de souffrance sous couvert de religion.